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L’accompagnement social comme outil de prévention !  

En matière de lutte contre le sans-abrisme, la prévention est indispensable pour éviter les basculements en rue, les ruptures et la chronicisation des situations. Les services du secteur jouent un rôle central dans cette dynamique préventive.  

Selon les derniers dénombrements wallons, près d’un tiers des personnes sans abri sont en situation de sans-abrisme chronique, c’est-à-dire sans solution stable depuis plus d’un an.   

En parallèle, un tiers des personnes sans abri recensées ont un passé en institution (prison, hôpital psychiatrique, aide à la jeunesse…), ce qui confirme le besoin d’un travail d’anticipation et de préparation à la sortie, pour éviter les ruptures brutales et les retours en rue.  

Ces données soulignent l’importance d’intervenir avant que l’errance ne s’installe durablement, avec toutes les conséquences qu’elle entraîne en termes de santé physique et mentale, d’isolement et de désaffiliation.  

Dans cette perspective, les services d’accueil, d’accompagnement et d’hébergement constituent un des maillons essentiels dans la chaîne de la prévention. Les différentes approches d’aides et d’accompagnements (en rue, en accueil de jour, en hébergement [d’urgence] ou encore en logement) remplissent de multiples objectifs :  

    • Répondre à l’urgence  ;
    • Stabiliser  ;
    • Accompagner dans le projet de la personne ;
    • Maintenir en logement. 

Derrière chacune de ces missions, les services ont pour visée la prévention et diminution du sans-abrisme.  

L’urgence, filet de sécurité universel face aux ruptures   

Les services d’accueil et hébergement constituent la première ligne d’aide aux personnes sans-abri. Dans un contexte où les ruptures de parcours existent et sont multifactorielles — expulsions locatives, séparation, perte d’emploi, sortie d’institution, trouble de santé mentale ou violences intrafamiliales —, ces services offrent des solutions accessibles, inconditionnelles et immédiates face à la pluralité de situations d’exclusion.  

Les services d’accueil et d’hébergement répondent à l’urgence sans perdre de vue leur objectif.  

Ils représentent un filet de sécurité indispensable pour toute personne en situation de rupture. Ils offrent un hébergement, mais aussi un point d’accroche humain et un accompagnement social pluridisciplinaire qui permettent d’entamer, au rythme et besoin de la personne, un processus de reconstruction vers un projet de vie adapté.  

En 2023, les services d’accueil et d’hébergement ont accompagnés :  

    • 6.491 personnes en maison d’accueil ;  
    • 4.896 personnes en abri de nuit ;  
    • 383 personnes en maisons de vie communautaire  ;
    • Plus de 192.000 accueils en services de jour.

Ces chiffres témoignent de la capacité du secteur à répondre à des situations d’urgence dans leur diversité, mais aussi d’un secteur sous tension :  

    • 75 % des refus d’hébergement en maison d’accueil et 51 % dans les abris de nuit sont dus à un manque de places disponibles ;
    • Les maisons d’accueil et abris de nuit fonctionnent à plus de 90 % de taux d’occupation sur l’année ;
    • Les accueils de jour témoignent d’un accroissement des demandes depuis plusieurs années.  

Dans cette réalité, l’accueil d’urgence ne peut pas être vu comme une solution en soi, mais comme un point de départ en vue d’entamer un processus de réinsertion.   

Ainsi, elles accompagnent les personnes dans la reconstruction de leur autonomie sociale, administrative, psychique et économique, avec une approche globale et individualisée.  

Chaque personne hébergée bénéficie d’un accompagnement social individualisé, en fonction des demandes et besoins de la personne : logement, emploi, santé, juridique, administratifs ressources, etc. L’objectif est de stabiliser, accompagner et orienter les personnes vers des solutions durables.  

Cet accompagnement social individualisé vise la reconstruction de l’autonomie des personnes. Cela inclut l’accès aux droits, le soutien budgétaire, l’orientation vers l’emploi ou la formation, l’accompagnement en santé physique et mentale, ainsi que des activités collectives à visée pédagogique favorisant la socialisation et l’estime en soi.  

Elles jouent également un rôle clé dans le travail en réseau, en lien avec les CPAS, les services de santé, d’opérateur logement, afin de garantir la continuité des parcours.   

Au-delà de cet accompagnement généraliste, le secteur est aussi marqué par des projets d’accompagnement spécialisés   

Ainsi, près de 40% des publics hébergés en maison d’accueil sont des mineurs (-18ans). Les maisons d’accueil offrent un cadre protecteur, mais aussi un accompagnement social et éducatif adapté aux enfants, en lien avec leurs parents. Ainsi, une prise en compte de leurs besoins spécifiques est au centre l’accompagnement social dont la continuité scolaire, soutien psychologique, loisirs, santé. Cela implique également un travail quotidien avec les parents, pour reconstruire des repères éducatifs, restaurer les liens familiaux fragilisés, ou accompagner une parentalité sous pression. Enfin, il nécessite une coordination étroite avec les écoles, les services de santé mentale, l’aide à la jeunesse, et les structures d’accueil de l’enfance.  

Par ailleurs, mentionnons également la problématique des violences conjugales et intrafamiliales : près d’un quart (25 %) des motifs d’entrée en maison d’accueil sont directement liées à des violences conjugales ou intrafamiliales.  D’après notre étude de 2021, en réalité, une femme sur deux en hébergement a déjà vécu une situation de violences conjugales ou intrafamiliales. Pour de nombreuses femmes, parfois accompagnées de leurs enfants, les maisons d’accueil constituent le seul refuge accessible et immédiat face à une situation de danger. Au-delà de l’hébergement, elles développent un accompagnement spécifique, sécurisant et structurant, qui combine accueil, protection, reconstruction de l’estime de soi, soutien psychologique, administratif et juridique.   

L’accompagnement vers le logement comme solution durable  

Si l’hébergement d’urgence permet de protéger, le logement reste la seule solution durable pour sortir véritablement du sans-abrisme. Pourtant, l’accès à un logement adapté, abordable et stable demeure aujourd’hui l’un des principales difficultés dans le circuit du système d’aide. Le manque criant de logements publics, la hausse continue des loyers, l’inadéquation des logements disponibles avec les réalités des personnes en font des enjeux structurants.  

Dans ce contexte, nos services jouent un rôle indispensable pour permettre une sortie réelle du sans-abrisme. L’accompagnement vers et dans le logement s’opère à différents niveaux du parcours, selon les publics, les besoins, les dispositifs existants.  

Sur le plan structurel, le secteur est engagé dans la recherche de solutions concrètes : collaborations avec les agences immobilières sociales (AIS), les APL, les sociétés de logement de service public (SLSP), partenariats avec des projets Housing First, les Capteurs Logement ou avec des communes, actions de médiation locative.   

Cet accompagnement porte autant sur l’installation dans le logement (mobilier, contrats, repères de quartier), la gestion administrative et budgétaire, la relation au bailleur, que sur des dimensions plus invisibles de la vie en logement : solitude, responsabilités, besoin de continuité de lien. C’est là que le travail de terrain prend toute son importance, par sa capacité à adapter le rythme, à sécuriser, à relayer.  

Les accueils de jour interviennent aussi dans ce processus, souvent en amont du logement : ils identifient les publics stabilisés ou prêts à initier des démarches, accompagnent les premiers pas vers le logement (demandes de logement social, recherche dans le privé, mobilisation du réseau). Ils jouent aussi un rôle de stabilisation pour des personnes qui, étant mal-logés, amorcent un projet ou s’accrochent à un rythme de vie plus régulier. Par leur connaissance fine des parcours, ils facilitent la mise en lien avec des opérateurs logement ou des dispositifs d’accompagnement.  

Le logement est une étape, pas un aboutissement. Il nécessite un suivi, un ancrage local, et un accompagnement de proximité pour qu’il ne devienne pas une nouvelle source d’exclusion. Dans ce cadre, nos services sont des maillons essentiels d’une chaîne qui ne peut fonctionner que si elle est continue, concertée et bien dotée.  

Stabilisation en logement  

Au-delà de l’accès à un logement, c’est surtout le maintien durable de la personne ou le ménage dans ce logement qui est défi supplémentaire.

Ainsi, en 2023, près de 40% des personnes accueillies par les centres d’accueil de jour disposaient d’un logement mais recouraient à un accompagnement social de ces services. Ce chiffre interpelle et perte de montrer que les services d’accueil de jour, en créant un lien de confiance avec les personnes, permettent de repérer les signes de rupture imminente (perte de logement, dettes, isolement, fragilité psychologique…), et d’engager des démarches, en collaboration avec les partenaires, pour maintenir les personnes en logement ou les réorienter vers une solution adéquate et éviter une chronicisation en rue.  

Par ailleurs, les maisons d’accueil proposent un suivi post-hébergement, qui constitue une action de prévention essentielle : en effet, 90 % des suivis post-hébergement clôturés aboutissent à un maintien des personnes dans leur nouveau logement. L’accompagnement post-hébergement est fondamental pour sécuriser l’installation nouvelle, accompagner les personnes dans la gestion de leur nouveau chez-soi, et prévenir les retours à la rue. Il complète le travail social entamé en maison d’accueil notamment par un soutien administratif, une médiation locative ou de la guidance budgétaire.  

Les maisons d’accueil assurent déjà un travail fondamental d’insertion : en 2023, 1.464 ménages ont bénéficié d’un accompagnement post-hébergement, dont 90 % ont pu se maintenir dans leur logement à la fin du suivi, malgré un cadre du personnel subventionné insuffisant.   

Cet accompagnement “post-hébergement”, vient en support de l’’accompagnement proposé par les services de guidance à domicile et par les services de Housing first.  

Prévenir le sans-abrisme, c’est intervenir au bon moment pour éviter une arrivée en rue, proposer un filet de sécurité d’accueil et d’hébergement ainsi que d’accompagnement en logement. Pour que cela soit possible, il faut reconnaître, soutenir et renforcer le travail de proximité mené par les services de terrain, dans une logique de confiance, de continuité et de vision à long terme.  

L’ASBL AMA

Créée en mai 1968, la Fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri (AMA) fédère des institutions assurant l’accueil, l’hébergement et l’accompagnement d’adultes et de familles en difficultés psychosociales mais aussi des personnes morales ou physiques actives dans le domaine de l’aide et de l’accueil de personnes en grande précarité sociale.

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13 Rue des Champs Élysées – 1050 Bruxelles

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