L’association Thermos fête ses 30 « hivers » et comme chaque année, elle lance un appel aux dons et aux bénévoles Jamais les dons et les coups de main ne seront de trop, pour l’association Thermos qui fête cet hiver ses 30 ans d’existence ; 30 printemps pour l’ASBL ou plutôt 30 hivers donc et toujours cette même volonté de venir en aide aux plus précarisés d’entre nous. Entre fin octobre et fin avril, des milliers de sans-abri convergeront vers l’abri de nuit situé rue Chevaufosse (Saint-Laurent) qui compte 24 lits et vers le local des repas situé rue Volière (Pierreuse). Objectifs : « offrir tous les soirs un repas et un peu de chaleur humaine, donner à ces personnes l’occasion de parler ou de se confier et rappeler au public et à tous les dirigeants la réalité de l’exclusion et la nécessité d’être à l’écoute des plus démunis, même si ce n’est pas « rentable » car c’est à la marge de la société que se mesure la santé de sa démocratie ».

Jean-Yves fait partie de ces bénévoles depuis 10 ans déjà, tout comme Guy qui s’est engagé l’an dernier. Pour préparer l’hiver, ils lançaient ce lundi un appel aux dons et aux bénévoles.

« Concrètement, nous avons besoin de nouveaux volontaires pour compléter nos équipes », explique Jean-Yves, « nous avons besoin de trois types de volontaires : des personnes qui assurent le service aux repas, de 19 h à 21 h30, des accompagnateurs de 20 h à 23 h et surtout des veilleurs de nuit de 20 h à 8 h ».

Personne n’est lâché sans encadrement… c’est aussi le message que désiraient faire passer les bénévoles ce lundi, en sachant que de nombreuses personnes souhaitent donner un coup de main mais n’osent pas franchir la porte. « Et il y a de la place pour toutes sortes d’aides. On peut très bien venir, faire la vaisselle et rester dans son coin si on préfère être discret ».

Depuis autant d’années, l’association a réussi à créer un réseau de base mais comme l’explique Jean-Yves, « certains s’en vont parce qu’ils trouvent du travail, parce qu’ils déménagent, parce qu’ils n’ont plus le temps donc nous avons toujours besoin de nouvelles personnes. D’autant que nous sommes le seul abri de nuit en Belgique qui fonctionne grâce à des volontaires ».

Chaque saison, ce sont environ 17.500 repas qui sont distribués par l’association et 4.300 nuitées qui sont assurées, grâce à quelque 300 courageux.

Trois réunions d’informations sont organisées prochainement au local repas, 1 rue Volière, les mardi 18 et jeudi 20 septembre à 18 h 30 e le samedi 22 septembre à 10 h.

44 morts en 2 ans !

C’est un terrible chiffre que nous révèlent les volontaires de l’association Thermos : sur les deux dernières années, à Liège, ce ne sont pas moins de 44 personnes qui sont décédées… dans l’indifférence la plus totale. « Chaque année », précise toutefois Guy, « il y a une cérémonie en leur hommage à l’hôtel de ville, elle a été organisée il y a peu pour les deux dernières années » ; 44 noms y ont donc été révélés. Ce chiffre est interpellant, mais il ne surprend pas les volontaires. « Il faut savoir que Liège est en effet une ville très attractive, pas qu’au niveau touristique, au niveau solidaire aussi. C’est une bonne chose car il y a un gros réseau associatif », précise Jean-Yves, « mais cela signifie aussi que beaucoup de personnes sans-abri convergent à Liège. Maintenant, la population que nous recevons est très hétéroclite, il y a une ‘base’ de sans-abri qui viennent chaque année et puis il y a ceux de passage. Il y a aussi de nombreux sans-papiers, qui sont à Liège pour un certain temps ou qui sont aussi de passage. » Pour les bénévoles, une réflexion sur la précarité liégeoise est nécessaire dans une logique d’agglomération. « Il faudrait que toutes les communes soient solidaires », insistent-ils. Pour éviter cet effet de centralité de la pauvreté doit-on comprendre, même si cet effet est inévitable. Un point de vue qui est d’ailleurs partagé par le bourgmestre de Liège, Willy Demeyer.