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« L’enfant n’est pas seulement témoin des violences conjugales. Il en est victime »

Les violences conjugales ne sont pas qu’une affaire de couple, mais aussi de parentalité, explique Edouard Durand, juge des enfants à Bobigny.

Edouard Durand est magistrat, juge des enfants au tribunal de grande instance de Bobigny (Seine-Saint-Denis), et membre du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes. Pour lui, il est essentiel de considérer les violences conjugales sous l’angle de la parentalité afin d’en protéger efficacement les enfants. Entretien.

Quels sont les effets des violences conjugales sur l’enfant qui en est témoin ?

L’impact traumatique des violences conjugales sur l’enfant est si grave qu’on ne peut pas seulement dire qu’il en est le témoin. Il en est victime. Un grand nombre d’enfants victimes de violences conjugales présentent un état de stress post traumatique qui peut se manifester par des cauchemars ou une hypervigilance. Au fur et à mesure du développement de l’enfant, et donc jusqu’à l’âge adulte, on retrouvera deux grands types de troubles dans son développement : ceux de l’ordre de l’atteinte à soi-même (isolement, retard du développement, troubles de la concentration, rupture scolaire, conduite toxicomaniaque, tentatives de suicide…), et les troubles de l’ordre de l’atteinte à autrui (agressivité, violence, conception stéréotypée du rapport entre hommes et femmes etc.).

L’impact des violences conjugales est d’autant plus sévère lorsque l’enfant est petit, notamment quand il n’a pas encore acquis le langage. Les scènes de violences s’inscrivent dans sa mémoire traumatique. En protégeant tôt l’enfant des violences conjugales, on lui permet d’aller mieux. On lui permet aussi d’aller mieux lorsqu’on protège sa mère et qu’elle peut ainsi assurer la sécurité de l’enfant.

La Fédération solidarité femmes estime que 4 millions d’enfants sont témoins de violences conjugales en France. Ce chiffre correspond-il à la réalité que vous constatez dans votre quotidien de juge des enfants ?

Je le constate dans mes fonctions depuis plus de 10 ans : les violences conjugales sont la première cause d’intervention des institutions de protection de l’enfance, que ces violences soient désignées ou non. On va être saisi pour une adolescente suicidaire ou un conflit conjugal et repérer des violences conjugales. Dans une très grande proportion, lorsque le juge des enfants intervient pour des affaires de délinquance, ces enfants sont souvent des victimes de violences conjugales.

De quoi faire apparaître les violences comme un problème de société qui dépasse largement le cadre de la famille…

Les violences ont un impact sur toute la société et sur des générations. Malgré le fait que l’on commence à mesurer l’impact terrible des violences conjugales sur les enfants, sur leur développement et sur la société à moyen et à long terme, on a encore du mal à dire qu’un violent conjugal est un père dangereux, et qu’il faut être protecteur.

« Ce qui se joue dans le conjugal, l’emprise et la violence, se joue aussi dans le parental »

Vous parlez de père dangereux…

 

Source: l’obs.be – https://www.nouvelobs.com/societe/20180126.OBS1299/l-enfant-n-est-pas-seulement-temoin-des-violences-conjugales-il-en-est-victime.html?fbclid=IwAR0mErbN8O6dty0W3cOzHmokGA0am68Q7D5-_mO5BCNAGiHstcmdWY2r-dw

L’ASBL AMA

Créée en mai 1968, la Fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri (AMA) fédère des institutions assurant l’accueil, l’hébergement et l’accompagnement d’adultes et de familles en difficultés psychosociales mais aussi des personnes morales ou physiques actives dans le domaine de l’aide et de l’accueil de personnes en grande précarité sociale.

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