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New Samusocial : le secteur reste sceptique

L’associatif déplore un projet de « gestion de la misère » manquant de réponses structurelles

L’ordonnance réformant le secteur de l’aide aux sans-abri a été approuvée en gouvernement.
Mais ce texte ne satisfait pas le secteur associatif qui souhaite que les budgets octroyés aux politiques de réinsertion soient garantis et qu’une approche intégrée tenant compte des causes multifactorielles du sans-abrisme soit adoptée.

Le projet d’ordonnance relatif à l’aide et à l’insertion des personnes sans-abri en Région bruxelloise ne satisfait toujours pas le milieu associatif. Dans un avis relatif au texte adopté en 3e lecture, les membres de la concertation bruxelloise d’aide aux sans abri déplorent notamment l’absence d’objectifs ambitieux, précis et échelonnés dans le temps pour réduire le nombre de personnes vivant dans la rue. « L’exposé de ce type d’objectifs constitue pourtant une ligne de force dans les pays cités en exemple sur les enjeux du sans-abrisme. »
Le gouvernement régional a déjà tenu compte des griefs émis par les acteurs de terrain. Notamment en renonçant à la création d’une méga-structure, le bureau d’insertion sociale (BIS), fusionnant la Strada (Centre d’appui au secteur bruxellois de l’aide aux sans-abri) et l’actuel Samusocial. Le BIS aurait eu un rôle de coordination du secteur tout en récupérant les missions d’urgence du Samusocial, ce qui laissait craindre au secteur une possible confusion des rôles.
L’exécutif régional a finalement décidé de mettre sur pied deux ASBL de droit public : la première en charge de l’hébergement d’urgence est dénommée provisoirement le New Samusocial et la seconde chargée de la coordination, du dossier social, de l’orientation, et des études qui portera en principe le nom de BruHelp.
Malgré cette avancée majeure, le secteur d’aide aux sans-abri demeure sceptique. Celui-ci compte sur cette nouvelle ordonnance pour opérer un changement profond de la politique de lutte contre le sans-abrisme, notamment par le biais d’un rééquilibrage entre l’urgence et l’insertion.
Or, la nouvelle ordonnance garantit l’octroi de moyens budgétaires à l’accueil d’urgence mais pas aux politiques d’insertion.
« Tant que les solutions de sortie ne sont pas revues, le dépannage de courte durée risque fort de devenir une solution de longue durée, ce qui verserait de nouveau dans une gestion de la misère sans y apporter de réponses structurelles. »
L’autre carence évoquée est l’absence d’une approche intégrée.

Les parcours d’accompagnement ne tiennent pas assez compte de facteurs tels que l’isolement, la santé mentale, la toxicomanie, le handicap, le surendettement, les ruptures familiales, etc. La prévention et les méthodes d’accompagnement de sortie du sans abrisme doivent faire l’objet d’une approche diversifiée et concertée avec les autres secteurs.
Convaincu que la réinsertion des SDF passe par l’accès à des logements dignes aux loyers accessibles pour les plus bas revenus, le secteur demande qu’une liaison soit établie avec une politique active de création de logements.« Le texte donne au coordinateur une mission de prospection de logements mais ne précise pas cette mission et n’aborde pas davantage la captation de logements, pourtant pratiquée par plusieurs acteurs de terrain. »

BALISER L’ACCUEIL DES MIGRANTS

Enfin, le secteur souhaite aussi que l’accueil des personnes qui ne sont pas en ordre de séjour sur le territoire belge soit davantage balisé dans l’ordonnance afin d’assurer qu’un centre ne soit pas privé de subsides pour avoir accepté ces personnes. La création d’un dossier social électronique pour chaque SDF suscite également toujours des inquiétudes en matière de respect de la vie privée mais aussi au niveau de la charge de travail que cela représentera pour les opérateurs.

PA. D. – Sudpresse – jeudi 15 mars 2018

 

Les écologistes sont opposés à la liquidation du Samusocial

Alors que le gouvernement bruxellois prévoit de liquider l’ASBL Samusocial pour transférer ses missions dans une nouvelle structure de droit public, le député Alain Maron (Ecolo) alerte sur les risques d’un tel choix politique.
« Le gouvernement paie cher et vilain des bureaux d’avocats et d’audit pour organiser tout cela alors  qu’on ne voit pas trop l’intérêt. La liquidation génère beaucoup d’incertitudes concernant la pérennité de certaines missions comme, par exemple, les maraudes qui ne sont pas reprises dans les missions du New Samusocial », indique le parlementaire.
L’écologiste rappelle que la commission d’enquête parlementaire sur la gestion du Samusocial ne  recommande pas de liquider l’ASBL.
« Le Samusocial devait être réformé au niveau de sa gouvernance, c’est un travail indispensable qui est en cours. L’ensemble du conseil d’administration a notamment été renouvelé.
La commission d’enquête a émis un tas de recommandations pour améliorer la gouvernance et le contrôle du Samusocial qu’il faut bien entendu suivre, mais celle-ci n’a jamais préconisé la liquidation
de l’ASBL », souligne Alain Maron.

Interrogée au parlement bruxellois sur la question, la ministre Céline Fremault (cdH) a répondu que
cette option avait été choisie pour détenir un contrôle complet sur la structure. « Symboliquement et politiquement, il était important de liquider l’ASBL Samusocial », a également déclaré l’humaniste.
« On se paie le scalp du Samusocial sans trop savoir pourquoi. Liquider la boîte pour des raisons  symboliques, cela risque de coûter cher le symbole. Ce qui compte, c’est l’aide aux sans-abri. Or, il n’a jamais été démontré que la liquidation était la meilleure solution opérationnelle », soutient le député.

DES AUDITIONS INSTRUCTIVES
Concernant le projet d’ordonnance visant à réformer le secteur de l’aide aux sans-abri qui se trouve sur la table du gouvernement bruxellois, le député souhaite que les auditions des acteurs de terrain qui  viennent d’être clôturées puissent nourrir le travail parlementaire. « On craint que le gouvernement tente de faire passer son texte le plus rapidement possible. Il faut entendre les remarques des professionnels du secteur et les intégrer dans l’ordonnance. Il est hors de question que l’on ait fait ces
auditions qui étaient très instructives pour rien. Ce n’était pas pour amuser la galerie ! »

L’ASBL AMA

Créée en mai 1968, la Fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri (AMA) fédère des institutions assurant l’accueil, l’hébergement et l’accompagnement d’adultes et de familles en difficultés psychosociales mais aussi des personnes morales ou physiques actives dans le domaine de l’aide et de l’accueil de personnes en grande précarité sociale.

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