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Pourquoi tant de mineurs sans abri sont-ils sans école?

Chaque année, le plan hiver permet — pour quelques mois — une solution d’accueil pour plus d’un millier de sans-abri à Bruxelles. Outre les personnes seules, une centaine de familles trouvent accueil dans les centres d’urgence du Samusocial. Parmi eux, une centaine d’enfants, dont certains sont en âge d’être scolarisés. Et pourtant, pratiquement la moitié (une quarantaine) ne vont pas à l’école. Rappelons que la scolarité est obligatoire en Belgique de 6 à 18 ans. Comment expliquer cette situation ? Les réponses sont nombreuses et complexes.

Il est presque 12 h au centre d’urgence du Samusocial, rue du Petit Rempart, un parfum de soupe se répand un peu partout, c’est bientôt l’heure du repas. Le réfectoire est plein d’adultes, mais on croise aussi des enfants ou des adolescents. Dans ce centre, ils sont une vingtaine à ne pas trouver d’école. C’est le cas de Yorka et son frère. Ils sont serbes et il y a peu, ils vivaient encore à Anvers. Yorka, souhaite retourner à l’école pour, plus tard dit-il, se trouver un travail et se marier. Mais pour l’instant, les deux frangins ne trouvent pas d’école.

Le Samusocial dispose de deux centres d’urgence, celui du Petit Rempart et l’autre dans la commune de Forest, spécialisés dans l’accueil des familles. Il y a ensuite un centre de deuxième ligne à Woluwe-Saint-Lambert. Dans ce dernier, les familles ont l’obligation d’accepter que leurs enfants soient scolarisés pour l’intégrer.

La majorité des enfants qui arrivent dans les centres d’accueil d’urgence ne sont pas ou plus en situation de scolarisation

Marie-Anne Robberecht, la porte-parole du Samusocial, explique que « souvent, ce sont des enfants qui ne sont plus scolarisés parce que leurs parents sont en errance. Ce sont parfois des personnes qui viennent de l’étranger, certaines sont d’origine dites Roms. Trouver une école n’est pas ce qu’il y a de plus difficile, la question est plutôt au niveau de la stabilité de l’enfant. Nous avons parfois des jeunes qui n’ont jamais été à l’école, d’autres ne parlent aucune des langues pratiquées en Belgique, c’est là que se situe le problème. Notre travail, avec nos partenaires, est de bien informer les écoles sur la situation très spécifique de ces enfants afin qu’ils soient accueillis le mieux possible et ainsi éviter par la suite un éventuel décrochage scolaire « .

Direction : le centre d’urgence à Forest. Ici, une vingtaine d’enfants ne vont pas à l’école. Hissam (c’est un nom d’emprunt) est un jeune père. Il est à la rue depuis 5 mois. Il est arrivé dans ce centre il y a quelques jours avec son fils de quatre ans. Le Samusocial et le service de décrochage s’attellent depuis lors pour trouver une école maternelle, mais il n’y a pas de place, alors il passe ses journées dans le centre avec d’autres enfants.

Nous croisons ensuite Georgiana, une jeune fille de 12 ans, elle vient de Roumanie. Elle est arrivée en Belgique il y a 5 mois et depuis la fin décembre elle a également intégré ce centre d’urgence. Depuis lors, elle et un de ses frères peinent à trouver une école. Le plus petit de dix ans a lui trouvé une place.

Plusieurs raisons expliquent ces situations

Certaines familles ne resteront pas en Belgique. Beaucoup de ces enfants – parce qu’européens –  ne peuvent pas non plus profiter des classes-passerelles DASPA (Dispositif d’Accueil et de Scolarisation des élèves Primo-Arrivants). Il y a aussi la barrière de la langue et le manque de places dans les écoles. Et puis…

« La première raison, c’est que toutes ces familles arrivent en même temps, fin novembre, au début du plan hivernal. Ici, on est au début, on va tout doucement trouver des places pour chacun de ces enfants« , nous explique Céline Van Pottelbergh, chargée de projet à Nota bene, la cellule de l’asbl Bravvo chargée de la prévention du décrochage scolaire à la ville de Bruxelles. « Les familles dont les enfants ne sont pas du tout scolarisés et ne sont pas relayés… je pense qu’elles ne sont pas en demande de scolarisation. L’obligation scolaire tient au territoire belge, mais les familles qui arrivent ici sont en très grande précarité et la scolarité n’est pas une priorité au moment où elles arrivent au Samusocial. Et puis, dans tous les groupes qui arrivent ici, la culture scolaire n’est pas toujours une priorité. »

Que faire dès lors… faudrait-il une pédagogie adaptée à ces enfants ?

Céline Van Pottelbergh : « Peut-être que le problème d’une pédagogie adaptée se pose davantage pour les jeunes du secondaire. Là, on peut se retrouver avec des profils de jeunes qui ont une grosse rupture scolaire et qui ne sont pas prêts à intégrer l’enseignement ordinaire. D’une part, parce qu’ils n’ont pas du tout le niveau (on peut parler de jeunes de 16 et 17 ans qui ne savent ni lire ni écrire), et d’autre part parce qu’ils n’ont pas acquis les codes de l’école (rester assis, arriver à l’heure, etc.). Et donc, pour ces jeunes il pourrait en effet manquer une structure de transition. »

De très rares initiatives existent (NDLR : à l’image de la Petite École) avec des programmes adaptés.

 

Miguel Allo

L’ASBL AMA

Créée en mai 1968, la Fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri (AMA) fédère des institutions assurant l’accueil, l’hébergement et l’accompagnement d’adultes et de familles en difficultés psychosociales mais aussi des personnes morales ou physiques actives dans le domaine de l’aide et de l’accueil de personnes en grande précarité sociale.

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