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Quel est le rôle des « maisons pirates » qui accueillent des personnes en difficultés, sans cadre légal ?

L’affaire de la résidence Massimo à Gosselies a mis en lumière la problématique des maisons qui hébergent des personnes en difficultés sociales, de l’absence de cadre légal pour ce type d’hébergement et des dérives auxquelles cela peut conduire.

Ces structures sont parfois qualifiées de « maisons pirates ». Mais elles comblent un vide. Des services sociaux, des hôpitaux, des CPAS, des administrateurs de biens ou même la justice aiguillent d’ailleurs vers elles des adultes en difficultés sociales, sans hébergement et nécessitant un encadrement.

Leur nombre est difficile à déterminer

En 2011, la Région Wallonne avait recensé 50 de ces « maisons pirates ». Aujourd’hui, avec l’aide du magazine Alter Echos, nous en avons répertorié 12 à Bruxelles, 1 à Mons, 3 à Charleroi et 9 à Liège.

A défaut de cadre légal, c’est généralement la confiance qui joue. Une forme de légitimité qu’a par exemple gagnée, en 31 ans d’existence, la Villa Blanche, une résidence pour adultes de 18 à 60 ans établie à Liège.

La Villa Blanche héberge actuellement 70 personnes, dont Albert qui y réside depuis 26 ans. « C’est ma deuxième maison, après ma famille d’accueil. Je suis bien avec ma chambre, mes distractions et occupations. Le personnel est gentil avec moi, la direction aussi. J’ai des amis et amies sympas. Je préfère rester ici que d’aller vivre tout seul ».

Le séjour n’est pas limité dans le temps. Pour une trentaine d’euros par jour, les résidents bénéficient des repas, de soins infirmiers, de pièces de vies accueillantes et de jolies petites chambres. Ils se sociabilisent en participant à la vie commune.

« L’idée est d’héberger les personnes qui n’ont plus leur place ailleurs » explique Jean-François Blanche, le directeur. « Pour la plupart, ce sont des gens qui ont été encadrées toute leur vie. Ils ont ce besoin d’être en présence de personnel éducatif qui va leur permettre de viser l’autonomie« .

Une légitimité dans un flou organisé

La Villa Blanche a ainsi acquis une forme de légitimité. Mais Jean-François Blanche souhaiterait un cadre légal, lui permettant notamment de ne plus travailler dans le flou. Absence de cadre légal ne signifie pas pour autant absence de contrôles.

« Nous sommes soumis à de contrôles importants de sécurité, salubrité et des pompiers. L’afsca vient également régulièrement. Nous avons pignon sur rue, n’importe qui peut entrer, nous poser des questions ou discuter avec nos bénéficiaires » souligne le directeur.

Nous sommes dans un centre d’hébergement pour adultes en difficultés sociales. Ne parlez surtout pas au directeur, Jean-François Blanche, de « maison pirate ».

« Nous ne sommes pas cachés. Nous avons une visibilité dans la ville et sur internet. Le pirate est considéré comme un voleur et je ne peux pas admettre cette connotation-là « . Il y a aussi des médecins et assistants sociaux qui constatent le travail fait dans cette maison. Nous travaillons avec de nombreux intervenants » confirme le directeur.

Un dernier recours pour le CPAS de Liège

A Charleroi, le centre public d’action social a refusé nos demandes d’interviews. A Liège, le CPAS avoue sans honte y envoyer des gens mais charge des assistants sociaux de vérifier ces structures. En quoi un tel centre peut-il être utile à un CPAS ? « C’est d’autant plus utile au niveau du CPAS qu’on aiguille les gens dans cette structure à partir du moment où toutes les autres possibilités d’insertion sociale sont épuisées » explique Marie-France Mahy, présidente du CPAS de Liège.

Un cadre légal général, donnant de vraies garanties, la présidente du CPAS de Liège est évidemment pour. Comme le directeur de la Villa Blanche. « Ce qui s’est passé à Gosselies éclabousse toutes les structures qui travaillent correctement. Il est vrai que si nous pouvions être encadrés et, le rêve, subsidiés, cela nous permettrait de faire du meilleur travail » conclut-t-il.

Au niveau de la Région Wallonne, rien n’est aujourd’hui en route pour encadrer ces centres d’hébergement. Une nouvelle ordonnance devrait par contre voir le jour début 2017 à Bruxelles.

Martial Giot et Natacha Mann

https://www.rtbf.be/info/regions/liege/detail_quel-est-le-role-des-maisons-pirates-qui-accueillent-des-personnes-en-difficultes-sans-cadre-legal?id=9428982

L’ASBL AMA

Créée en mai 1968, la Fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri (AMA) fédère des institutions assurant l’accueil, l’hébergement et l’accompagnement d’adultes et de familles en difficultés psychosociales mais aussi des personnes morales ou physiques actives dans le domaine de l’aide et de l’accueil de personnes en grande précarité sociale.

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