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Charleroi : 160 squats recensés

Charleroi, malgré son incontournable renouveau, regorge de chancres tant dans le centre-ville qu’au travers de ses ex-communes. Ces bâtiments abandonnés sont devenus les seuls toits que peuvent s’offrir les oubliés de la société.

Depuis janvier, Denis Uvier, éducateur de rue pour l’ASBL Solidarités Nouvelles, recense les squats de Charleroi. Sans tenir compte de ceux dont il ignore l’existence, ils sont déjà au nombre de 160. «  Les squats, ce sont les bâtiments à l’abandon, mais pas que… Il peut s’agir de galeries, de terrains privés, de gares, même de voitures, précise Denis Uvier. Nous comptabilisons dans les squats tous les endroits dans lesquels logent les SDF. »

Punis au pénal

Depuis le 5 octobre, la proposition de loi visant à juger les squatteurs au pénal a été approuvée par la Chambre. Une proposition remise au-devant de la scène après qu’une famille fut découverte dans l’appartement d’un couple de propriétaires gantois, parti au Vietnam, en mars dernier. Une loi qui s’appuie sur un cas particulier mais qui met désormais tout le monde dans le même panier. «  On ne peut qu’être d’accord avec ce propriétaire de Gand, mais chaque situation est différente. Avec cette loi, on continue d’aggraver le sort des sans-abri et on criminalise la pauvreté », commente Benoît, lui aussi éducateur à Solidarités nouvelles. «  C’est mettre un sparadrap sur des plaies purulentes », ajoute Denis Uvier.

Denis et Benoît réalisent constamment des maraudes à travers Charleroi et ses districts. C’est de cette façon qu’ils peuvent se rendre compte de la dure réalité de la vie des SDF. Néanmoins, les chiffres sont loin d’être représentatifs : il s’agit d’une population

mouvante et instable, difficile à quantifier. «  Depuis janvier, nous avons compté 230 personnes sans domicile. Mais, il ne s’agit là que d’un nombre minimum. Les chiffres doivent être revus à la hausse. Il y a toute une partie de SDF que nous ne voyons pas. Il y en a aussi beaucoup qui disparaissent. On ne sait pas déterminer combien ils sont. »

Cependant, ce qui est quantifiable, c’est le nombre de logements vides. «  Il y a énormément de logements vides à Charleroi. Pourquoi ne pas accepter l’alternative ? Celle de permettre aux SDF de profiter de ces logements. Pourquoi ne pas nous les mettre à disposition ? », questionne Denis Uvier.

Par ailleurs, les éducateurs de Carolo Rue effectuent aussi des visites de squats afin de ramener les sans-abri vers les différentes structures d’aide. «  Dans les abris de nuit, il y a un règlement. Pas de chien et pas de drogue. Pour certains, ce règlement les pousse à squatter. Notre mission en tant que service du CPAS, c’est de maintenir le lien social avec ces gens, mais nous ne pouvons pas les forcer, nous confie-t-on au CPAS de Charleroi. D’autant plus que nous ne les connaissons pas tous. Certains sont connus depuis des années, mais nous rencontrons beaucoup de nouvelles personnes. »

Les squats, certes, n’embellissent pas le paysage de la ville. Mais, au-delà du confort visuel, ils permettent au plus précaires de disposer d’un semblant d’intimité.

« Tirer sur une mouche au char d’assaut »

Pour Éric Massin (PS), président du CPAS de Charleroi, ce texte de loi est inadmissible. «  On parle ici de régler un problème civil au pénal. On part d’un cas particulier (NDLR : celui du couple de propriétaire Gantois) pour en faire une généralité. Ça équivaut à tirer sur une mouche au char d’assaut ! » Néanmoins, il reconnaît que la problématique existe bel et bien, mais les mesures désormais adoptées prennent une ampleur démesurée. «  Je ne dis pas qu’il n’y a pas un problème concernant les squats, mais je suis persuadé qu’il y a d’autres façons de le régler. Sans pour autant punir pénalement les sans-abri. » Éthiquement, le texte pose question et engendre de vives protestations de toutes parts. «  On veut rendre punissable un problème de société. » D’autant plus qu’il s’agit là de dossiers supplémentaires que devra prendre en charge le parquet. «  C’est un phénomène auquel nous étions étrangers, nous confie-t-on au parquet de Charleroi. C’est clair que cela constitue une charge de travail plus importante. »

http://www.lesoir.be/122874/article/2017-11-06/charleroi-160-squats-recenses

 

L’ASBL AMA

Créée en mai 1968, la Fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri (AMA) fédère des institutions assurant l’accueil, l’hébergement et l’accompagnement d’adultes et de familles en difficultés psychosociales mais aussi des personnes morales ou physiques actives dans le domaine de l’aide et de l’accueil de personnes en grande précarité sociale.

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