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La Croix Rouge lancera une nouvelle aide de nuit pour les sans-abri

«La misère n’est pas un jeu.» C’est par un spot publicitaire interpellant, faisant l’analogie entre le sans-abrisme et la téléréalité, que la Croix Rouge a lancé hier sa campagne annuelle de sensibilisation hivernale en Belgique. Un pays qui connaît une hausse croissante et inquiétante de sans-abri.

À l’heure où les températures chutent brusquement, la Croix Rouge a présenté hier son plan hivernal avec le lancement du spot publicitaire «Masters Survivors saison 7», imaginé comme un jeu de téléréalité. Mimant les codes de ces émissions, l’ONG a mis en scène des sans-abri qui luttent au quotidien pour survivre dans les conditions extrêmes de la rue.

Par cette parabole, l’organisation insiste: «la misère n’est pas un jeu. Ces personnes défavorisées doivent trouver un logement et de la nourriture tous les jours. Nous voulons leur donner un visage et montrer au plus grand nombre que cette lutte est leur réalité», martèle Olivier Standaert, le manager pour la Région bruxelloise au sein de la Croix-Rouge de Belgique.

En augmentation

Le nombre de sans-abri et de personnes mal logées (ou dans des conditions insalubres) ne fait qu’augmenter ces dernières années, déplore-t-il. On estime leur nombre à 17.000. Bruxelles est particulièrement touchée par ce phénomène puisque leur nombre a presque doublé de 2014 (+ de 400) à 2016 (+ de 700) dans la capitale, d’après le dernier recensement du centre d’appui au secteur de l’aide aux sans-abri (Strada).

Tout au long de l’année, la Croix Rouge est active à différents niveaux. Outre l’aide dispensée dans des lieux d’accueil de jour et les permanences de soins de santé offertes aux quatre coins du territoire, elle effectue des tournées en rue (dont neuf à Bruxelles par semaine avec des itinéraires différents) afin de dispenser de l’aide matérielle (alimentation, vêtements, produits d’hygiène), des premiers soins mais aussi une attention et une écoute aux plus démunis. Rien que pour la capitale, l’organisation avait réalisé 3.825 contacts et délivré 1.651 soins du 1er novembre 2016 au 31 mars 2017.

Nouveau centre de nuit

En collaboration avec Médecins du Monde et CAW Brussels, la Croix Rouge devrait s’occuper cette année de l’accueil de nuit de «seconde ligne» à Bruxelles, jusqu’ici assuré par le Samusocial. Dès le 15 novembre, elle cogérera un nouvel abri de nuit d’une capacité maximale de 300 lits, qui s’ajouteront aux 600 places prévues par le Samusocial en «première ligne».

De 18h du soir à 10h du matin, ce centre offrira des repas, des douches, un vestiaire social et des dortoirs. À son ouverture, le lieu pourra accueillir 50 à 100 personnes, avant de progressivement augmenter sa capacité. «Tous les sans-abri y seront acceptés, quels que soient leurs nationalités ou statuts, mais il est très probable que les chiens n’y soient pas acceptés, les propriétaires des bâtiments s’y opposant.»

Alors qu’un appel d’offres a été (tardivement) lancé en septembre par le gouvernement fédéral, les discussions sur la mise en œuvre du centre avec le SPF Intégration sociale se poursuivent mais elles devraient aboutir «très prochainement». Deux «détails» coincent toujours: sa localisation et la hauteur de son financement, pris en charge par le gouvernement fédéral. Le coût pour chaque personne aidée est estimé entre 33 et 40 € par nuit.

L’origine du mal

Pour faire face à ce phénomène complexe, la Croix Rouge espère intensifier son action et ses campagnes de sensibilisation grâce à la générosité citoyenne et aux dons qui lui sont octroyés (au numéro de compte: BE72 0000 0000 1616).

Si les dons sont cruciaux à la survie de ces associations et structures, les acteurs de terrain préconisent avant tout un traitement du mal par la racine, demandant des mécanismes de lutte préventive.

«On ne peut pas demander aux citoyens d’endosser le rôle de l’État, martèle Murat Karacaoglu, le directeur du centre permanent d’aide aux sans-abri Pierre d’Angle. «Il est primordial de trouver des portes de sorties pour ceux qui ont plongé dans le sans-abrisme mais il faut surtout s’attaquer aux ‘portes d’entrées’. La souffrance de ces personnes est terrible et, par défaut de prévoyance, le problème va empirer.»

 

 

«Une action nécessaire et urgente»

Pour le patron de la Croix Rouge en Région bruxelloise Olivier Standaert, le métier a évolué en raison de la forte demande.

La forte demande d’aide vous met sous pression. Pourtant, vous désirez cogérer un centre d’hébergement…

«Vu que les demandes d’aide augmentent, le métier change forcément. En six ans de collaboration au chauffoir de Schaerbeek, nous sommes passé de 25 personnes aidées par jour à 160 l’an passé. L’argent est un véritable enjeu pour que la Croix Rouge intensifie son action. Presque toutes nos activités auprès des sans-abri sont financées grâce aux récoltes de fonds ou aux activités que nous organisons. Ici, la question de l’hébergement est différente. Nous n’ouvrirons ce nouveau centre d’hébergement qu’à condition d’être subsidiés par les autorités.»

20 personnes affectées pour 300 places, est-ce suffisant?

«Ce que nous avons prévu est plus vaste. À capacité maximale, nous avons prévu 25 personnes pour «la partie accueil et hébergement». Mais nous aurons aussi des collaborateurs de Médecins du Monde et CAW Brussels qui seront en charge de l’accompagnement social et médical.»

Déplorez-vous une lutte peu efficace en amont du problème?

«Je ne peux que souligner qu’il est important de prévenir ce phénomène et de tout faire pour permettre aux personnes touchées d’en sortir. Mais pendant cette période, une action est nécessaire et urgente.»

 

https://fr.metrotime.be/2017/11/07/must-read/croix-rouge-lancera-nouvelle-aide-de-nuit-abri/

L’ASBL AMA

Créée en mai 1968, la Fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri (AMA) fédère des institutions assurant l’accueil, l’hébergement et l’accompagnement d’adultes et de familles en difficultés psychosociales mais aussi des personnes morales ou physiques actives dans le domaine de l’aide et de l’accueil de personnes en grande précarité sociale.

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