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Le Brabant wallon, seule province sans abri de nuit officiel pour SDF

La période hivernale se profile, et avec elle la problématique encore plus prégnante de l’hébergement des personnes qui vivent dans la rue. Depuis plus de 2 ans, la Région wallonne impose l’ouverture d’un abri de nuit agréé dans chaque grande ville de plus de 50 000 habitants, et au minimum une structure dans chaque province, dans une optique de plus large solidarité territoriale.

Un lieu d’accueil a ouvert ses portes il y a quelques jours à Mouscron, qui se met ainsi enfin en conformité avec la législation régionale, à l’instar de Charleroi, Mons, Tournai, La Louvière, Namur, Liège, Seraing et Verviers précédemment.

Un abri de nuit a également été créé à Arlon, afin de répondre à la demande en province de Luxembourg.

En tout, 224 lits sont disponibles pour l’accueil nocturne, avec souvent des possibilités d’extension au cœur de l’hiver.

Le mauvais élève brabançon

Mais il reste donc un point noir, une zone non-couverte : le Brabant wallon. La jeune province ne compte aucune grande agglomération de plus de 50 000 habitants. C’est donc au niveau du territoire provincial qu’il faut trouver une solution. Et ça coince…

Des représentants des 4 principaux partis se sont rencontrés à plusieurs reprises ces dernières années, et ils sont arrivés à un consensus à propos de la localisation de ce futur abri de nuit.

« C’est à Ottignies-Louvain-la-Neuve qu’on rencontre le plus de réalités propres aux grandes villes, avec notamment un phénomène de sans-abrisme plus important qu’ailleurs « , explique Tanguy Stuckens (MR), député provincial en charge des affaires sociales.

« Nous sommes disposés a ouvrir un abri de nuit sur le territoire de notre commune, mais pas à n’importe quelles conditions. Je ne dirais pas que ça bloque, mais plutôt que ça tarde, précise Jacques Duponcheel (Ecolo), président du CPAS d’Ottignies-Louvain-la-Neuve. Le problème est complexe, car ce n’est pas simplement une question immobilière. Le véritable enjeu, c’est d’assurer un accompagnement social de ces personnes, en lien avec une institution qui coordonne tous les services d’aide, comme le font les relais sociaux dans les grandes villes. Pour nous, c’est un préalable indispensable« .

Partage de responsabilités

Reste le problème de la gestion de cet éventuel abri de nuit. « La Province est prête à le financer en grande partie. Elle est là aussi pour assurer la solidarité entre les différentes communes afin qu’Ottignies-Louvain-la-Neuve ne porte pas tout le fardeau », assure Tanguy Stuckens.

« L’institution provinciale promet une prise en charge de l’aménagement d’un abri. Mais il faudra aussi assurer les coûts annuels de fonctionnement, prévient Jacques Duponcheel. En outre, ça ne doit pas être uniquement une mutualisation financière. Nous réclamons entre l’ensemble des communes brabançonnes un réel partage de responsabilités dans la prise en charge des sans-abri ».

L’abri de nuit du Brabant wallon aurait en tout cas dû ouvrir ses portes avant la fin de l’année. Ce ne sera évidemment pas le cas.

« Je ne sais pas ce qui coince, mais j’espère que la volonté politique est réelle. Si le blocage persiste, je convoquerai les autorités provinciales et certaines communes pour qu’elles se mettent enfin d’accord, s’agace la ministre wallonne de l’action sociale Alda Greoli (cdH). Il ne s’agit pas d’une responsabilité banale, mais d’une aide à ceux qui en ont le plus besoin à la veille de l’hiver ».

En attendant, la Province rappelle que les CPAS des différentes communes du Brabant wallon assument individuellement leurs obligations. En cas de besoin, des logements d’urgence sont prévus. Des conventions sont aussi parfois établies avec des hôtels pour répondre aux dangers auquels peuvent faire face les personnes qui n’ont pas de toit.

 

Rudy Hermans

Publié le jeudi 15 novembre 2018 à 06h00

L’ASBL AMA

Créée en mai 1968, la Fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri (AMA) fédère des institutions assurant l’accueil, l’hébergement et l’accompagnement d’adultes et de familles en difficultés psychosociales mais aussi des personnes morales ou physiques actives dans le domaine de l’aide et de l’accueil de personnes en grande précarité sociale.

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