C’est le souhait de la nouvelle majorité, exprimé dans la déclaration de politique communaleAprès le plan urbain de mobilité ce lundi soir, c’était au tour de la déclaration de politique générale de Liège, soit ce document destiné à dresser les grandes ambitions et à identifier les grands projets que Liège compte mener durant cette législature (jusqu’en 2024), d’être sur le grill. Au vote favorable du PS et du MR s’est ajouté celui de Défi, François Pottié ayant décidé d’adopter une posture « constructive » à l’égard des autorités. Et puisque ledit document est digne d’intérêt…

Nous l’évoquions, la transition écologique occupe désormais une part conséquente de la déclaration, actualité « climat » oblige, et de nombreux projets visent à faire de Liège une ville « durable ». Mais une autre thématique a occupé une partie des débats. Lors de la présentation du document, Willy Demeyer, bourgmestre de Liège, a affirmé son intention « de faire de Liège une ville zéro SDF ». Fallait-il oser ?

L’intention est noble doit-on comprendre, l’idée de base étant de supprimer toute détresse, cette précarité morbide à Liège – rappelons-le, en 2018, 26 personnes sont décédées dans la rue à Liège ! – mais la mise en œuvre s’annonce ardue. Willy Demeyer le promet toutefois, il souhaite mettre toutes les chances de son côté. « La demande d’une Ville toujours plus solidaire sera au coeur de notre action politique », assure-t-il, évoquant ces divers « leviers » à activer pour y parvenir : la régulation des loyers, l’octroi de 2 mois de garantie locative par le CPAS qui, c’est une promesse également, « sera le bras armé de la politique sociale. Nous lui garantirons donc les moyens budgétaires nécessaires pour venir en aide à ceux qui en ont le plus besoin ». Et d’évoquer dans la foulée l’amplification du programme « Housing first », à traduire par « Logement d’abord ». Cette politique déjà mise en place dans plusieurs grandes villes, dont Liège, vise à lutter contre le sans-abrisme en octroyant, avant toute autre action, un logement à chaque SDF.

Dans les rangs de l’opposition, l’annonce n’est pas passée inaperçue. Et un certain scepticisme plane. À l’instar de la prostitution en effet, on pourrait trouver illusoire de trouver LA solution miracle.

Pour Guy Krettels (Vert Ardent), très au fait de cette problématique, « il faut faire attention. Ce slogan zéro sans-abri, est mobilisateur mais encore faut-il savoir ce qu’il y a derrière ? ».

Constructif, le conseiller évoque trois modèles. « Le parisien qui vise à aménager la rue ». Et deux autres ayant fait leurs preuves. « À Londres, c’est l’inverse, la rue a été rendue repoussante pour les sans-abri ». Avec des effets notoires, le nombre de SDF ayant fortement diminué. En Finlande enfin, c’est à l’échelle du pays que la politique « logement d’abord », fut appliquée, sans condition. Impayable ? Comme l’indique encore Guy Krettels, en Finlande, où le nombre de SDF a littéralement chuté, c’est même une économie (prise en charge, intervention policière,…) de 15.000 € par relogé qui fut constatée !