Les centres d’accueil d’urgence, dont le centre Ariane à Forest, sont très sollicités avec l’arrivée de l’hiver.Avec le grand froid qui est à nos portes, les centres d’urgence sont très sollicités pour héberger des personnes qui se retrouvent à la rue. La Région bruxelloise dispose structurellement de 313 places d’accueil ouvertes toute l’année, jour et nuit. En complément, et de manière à pouvoir répondre à l’importante demande, le Plan Hiver lancé le 14 novembre par la Région a permis l’accès à deux, et bientôt trois, bâtiments d’accueil d’urgence supplémentaires (voir ci-dessous).

Le centre Ariane, à deux pas du Wiels dans la commune de Forest, fait partie des trois centres d’accueil d’urgence en Région bruxelloise. On y retrouve Fatima, nom d’emprunt, qui est hébergée ici depuis fin septembre. « J’ai vécu pendant des années avec mes enfants et mon mari. On s’est ensuite violemment disputés et j’ai décidé de partir. La situation était devenue invivable », explique cette mère de famille de trois jeunes enfants.

Du jour au lendemain, Fatima s’est retrouvée à la rue avec ses enfants en bas âge. « Un proche m’a alors parlé du centre Ariane. J’ignorais totalement que ce genre de structure existait, et avec l’arrivée du froid, j’avais absolument besoin d’un toit », confie la jeune femme.

Aujourd’hui, les enfants d’Ariane sont scolarisés dans un établissement à proximité du centre, aux frais du CPAS. « Je me sens plus forte qu’avant. J’ai rencontré beaucoup de personnes du service éducatif qui m’ont aidé à tenir le coup, à me réorienter pour trouver un logement et un emploi », poursuit Fatima.

En outre, des éducatrices du centre prennent les enfants en charge les mercredi et samedi. « Elles emmènent les petits dans des parcs quand il fait beau, à la piscine, voir le Saint-Nicolas. Bref, un tas d’activités qui permettent à mes enfants de retrouver le sourire », ajoute Fatima.

La situation de Laurine , 32 ans, est sensiblement la même. « Ca fait un mois que je suis ici. Une amie m’a fait prendre connaissance de ce centre et ça nous permet, à moi et à mon enfant de deux ans, de nous reposer le temps de trouver un autre centre d’accueil », explique la trentenaire.

Le centre Ariane est ouvert depuis 1993. « Nous disposons actuellement de 35 lits répartis dans 13 chambres mais nous pouvons, grâce à une convention, obtenir 13 places supplémentaires dans trois hôtels », explique Didier Stappaerts, directeur du centre d’accueil d’urgence Ariane. Outre l’hébergement, ce centre dispose également d’une permanence téléphonique qui permet de réorienter les personnes démunies vers des structures d’accueil mieux adaptées à leur problématique.

Un taux d’occupation de 95 % des places disponibles

Lancé depuis le 14 novembre, le Plan Hiver permet actuellement de répondre à l’importante demande. Pour répondre à l’importante demande en matière d’hébergement des sans-abri en cette période hivernale, deux centres hivernaux ont ouvert leurs portes, en complément des 313 places accessibles toute l’année mises à disposition par le centre Ariane, l’ASBL Pierre d’Angle et le Samu Social.

Le premier centre a ouvert le 14 novembre dans les locaux de la rue Royale. Il propose 350 places pour les personnes isolées, et est accessible uniquement la nuit, de 18h à 9h. Pour rappel, cet espace de 5.000 m2 a été acquis pour un montant de 5 millions d’euros par la Région bruxelloise afin de pouvoir renforcer l’accueil des sans-abri.

Un second centre sur le boulevard Poincaré propose depuis le 2 décembre cinquante places d’accueil pour les familles et depuis ce mardi, cent nouvelles places sont accessibles aux personnes isolées. Cumulés, ces deux centres proposent ainsi 500 places en complément des 313 places ouvertes toute l’année. Ils affichent actuellement un taux d’occupation de 95 % tant du côté des femmes que des hommes.

En fonction de la demande, un autre bâtiment ouvrira ses portes à la mi-décembre grâce à un financement du fédéral, permettant la création de 300 places.

L’augmentation de la capacité d’accueil se fait donc de manière graduelle, en réponse à la demande qui, elle également, augmente progressivement au fur et à mesure que nous entrons dans l’hiver.

« L’augmentation des places pendant l’hiver est le dispositif qui attire davantage l’attention du public de par son ampleur et parce qu’il rappelle à quel point la problématique du sans-abrisme touche notre Région. Il ne doit néanmoins pas occulter l’importance des autres services de lutte contre le sans-abrisme, services davantage orientés vers l’accompagnement social et l’accès au logement« , a commenté la Ministre de l’Aide aux personnes Céline Fremault (CDH).