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SDF à Bruxelles: pas plus facile pour les Européens

Ce n’est pas parce que vous êtes européen que la vie de sans-abri est plus simple à Bruxelles. C’est pourquoi l’ASBL Diogènes alerte.

Les ressortissants de pays de l’Union Européenne privés d’un lieu fixe de résidence à Bruxelles n’ont pas un accès plus aisé aux aides existantes et au respect de leurs droits, ressort-il d’un rapport de l’ASBL Diogènes, service d’aide qui vise l’insertion des sans-abri, dans la capitale; et de Brussels’Help, service de coordination en la matière.

Diogènes a collecté l’an dernier une série de données pour réaliser une photographie plus précise des difficultés éprouvées par ce public en vue de sa réinsertion sociale.

Le rapport baptisé «Protéger les droits des Citoyens mobiles de l’Union Européenne», qu’elle a réalisé avec Brussels’Help et l’appui de la Fédération Européenne d’Associations Travaillant avec les Sans-Abris (FEANSEA), repose sur la collecte d’informations à propos de 331 personnes de nationalité belge, 319 d’un pays de l’Union Européenne autre que la Belgique et 127 ressortissant(e)s de pays tiers, toutes des personnes accompagnées par Diogènes en 2019.

Inégalités

Les données recueillies indiquent qu’à peine un peu plus de plus de 10% des ressortissants européens suivis par l’ASBL -NDLR: à 80% des Roumains et des Polonais – ont accès au revenu d’intégration sociale (RIS), contre près de 40% de ceux qui ont la nationalité belge.

Pour les Roms inclus dans l’échantillon, le parcours migratoire se fait presque exclusivement en famille (70,5%) et la solidarité intra-communautaire permet d’un peu mieux s’en sortir que les autres. Le rapport constate qu’ils ont plus facilement accès à une domiciliation, à un logement privé, et à un revenu d’intégration sociale. Il y a moins de Roms parmi les personnes accompagnées par Diogenes qui vivent en séjour irrégulier ou qui sont à la rue.

Mais un des éléments centraux réside en ce qui les concerne, dans la stigmatisation et le racisme, notamment lors de la recherche d’emploi, l’inscription des enfants de ces familles à l’école, etc.

Toutefois, tant pour les communautés polonaises que pour les Roms, il est très important d’avoir des médiateurs interculturels dans l’ensemble de la société, lit-on dans le rapport.

Obstacle au domicile

Pour les ressortissants européens abordés par Diogènes, le premier grand obstacle à l’obtention d’un permis de séjour est l’obligation de se domicilier.

En Belgique, il est obligatoire de s’enregistrer dans la commune de résidence endéans les 3 mois de son arrivée. Pour s’enregistrer il faut avoir une adresse, et avoir une occupation (en tant qu’employé ou indépendant), ou être étudiant, ou avoir assez de ressources économiques, ou démontrer être un demandeur d’emploi. Théoriquement on peut s’enregistrer en tant que demandeur d’emploi et avoir un permis pendant 6 mois et pour rester après 6 mois il faut démontrer chercher activement du travail et avoir des chances réelles de pouvoir en trouver.

Mais selon une étude récente de la FEANTSA citée dans le rapport, les autorités belges refusent souvent de reconnaître le droit de séjour de citoyens de l’Union lorsque ceux-ci ne trouvent pas de travail dans une période de quatre à cinq mois suivant leur arrivée en Belgique. Les données de Diogènes montrent les difficultés à s’enregistrer: 170 sur 319 des citoyen(ne)s européen(ne)s accompagné(e)s par Diogènes n’ont pas d’adresse et seuls 14 d’entre eux ont obtenu une adresse de référence.

La conséquence de l’absence d’adresse se répercute sur le statut administratif: 191 personnes sur 319 sont en situation irrégulière.

Plusieurs députés bruxellois de la majorité et de l’opposition participant à la conférence-débat ont estimé que la voie des Agences Immobilières sociales et le dispositif housing first mis en place par la Région pourraient être, fût-ce partiellement, mis à profit pour tenter d’améliorer ce constat.

Source: Lavenir.be

Publié le 10/12/2020

L’ASBL AMA

Créée en mai 1968, la Fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri (AMA) fédère des institutions assurant l’accueil, l’hébergement et l’accompagnement d’adultes et de familles en difficultés psychosociales mais aussi des personnes morales ou physiques actives dans le domaine de l’aide et de l’accueil de personnes en grande précarité sociale.

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