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« Un policier a tiré à trois reprises sur un SDF »

Lundi 17 septembre 2018, tôt le matin, A.E., un SDF belge, est agressé par des policiers chargés de le réveiller et de le faire bouger de l’endroit où il dormait près des tours WTC, face à la gare du Nord.

Lundi 17 septembre 2018, tôt le matin, A.E., un SDF belge, est agressé par des policiers chargés de le réveiller et de le faire bouger de l’endroit où il dormait près des tours WTC, face à la gare du Nord.

Un policier tire à bout portant à trois reprises en direction d’un SDF et les faits sont qualifiés d’incident de tir. La victime entre la vie et la mort est poursuivie pour tentative de meurtre. C’est le monde à l’envers. L’impunité consacrée par le pouvoir judiciaire.

Il ne s’agit pas d’un fait divers banal. Il s’agit d’une nouvelle étape dans l’escalade de violences à l’égard des plus fragiles parmi nous.

Le nombre de violences policières ne fait qu’augmenter et le traitement judiciaire de ces violences ajoute au sentiment d’impunité pour les auteurs et d’injustice pour les victimes.

Selon Médecins du Monde, un migrant sur quatre se plaint d’avoir été victime de violences gratuites de la part de nos forces de l’ordre. Même constat pour les associations qui viennent en aide à « nos » SDF. Les policiers agressent souvent les sans-abris, sans raison, juste pour s’amuser. On se souviendra de ce procès de décembre 2013 : treize policiers avaient gravement maltraité des SDF. Une policière avait reçu un homme comme « cadeau » pour son anniversaire. Elle avait pu s’amuser à le frapper avec des câbles électriques avant de l’enfermer dans un placard. Joyeux anniversaire.

Malgré l’atrocité des faits, plusieurs d’entre eux seront acquittés par la Cour d’Appel.

Pourtant, ce n’est pas de violences policières dont il est question lorsque le Parquet annonce les faits. [1] Au contraire, il est précisé que A.E. serait belge d’origine égyptienne. On notera l’absence totale de pertinence de cette pseudo information, reprise par l’ensemble des médias, si ce n’est de souligner que la victime est belge, mais pas tout à fait. On notera aussi que le Parquet ne nous dit rien sur l’auteur des coups de feu quasi mortels.

Il est indiqué aussi que A.E. n’a pas pu être interrogé, en raison de son état de santé. Malgré cela, le communiqué reprend la version des policiers comme étant la vérité : l’intéressé a directement montré un couteau.

Oubliée la traditionnelle utilisation du conditionnel.

Des images filmées par une riveraine ont pourtant circulé : on y voit de très nombreux policiers et un homme seul, à terre, au moment des coups de feu. L’hypothèse d’un SDF qui vient de se réveiller après une nuit passée sur des cartons, qui a reçu du gaz lacrymo dans les yeux et qui décide de tuer un des dix policiers qui l’encerclent est juste invraisemblable.

Bizarrement, c’est la seule hypothèse retenue par le Parquet.

Le Parquet a ensuite annoncé que A.E. était placé sous mandat d’arrêt et inculpé de tentative de meurtre, toujours sans aucun respect pour la présomption d’innocence dont devrait bénéficier cet homme. C’est lui qui est manifestement victime d’une tentative de meurtre.

A.E., comme les autres SDF, doit bénéficier d’une aide sociale, médicale et psychologique. Ce sont des assistants sociaux dont les plus démunis ont besoin, pas des patrouilles pour venir les réveiller le matin.

La justice doit ouvrir les yeux sur la pauvrophobie de notre société et le tireur doit être inculpé de tentative de meurtre. Ce n’est que de cette manière qu’on pourra mettre fin aux violences policières et au sentiment d’impunité dont jouissent les auteurs de ces violences.

Source: Le VIF.be – Publié le 24/09/18 à 11:43 – Mise à jour à 10:45

https://www.levif.be/actualite/belgique/un-policier-a-tire-a-trois-reprises-sur-un-sdf/article-opinion-1030947.html

L’ASBL AMA

Créée en mai 1968, la Fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri (AMA) fédère des institutions assurant l’accueil, l’hébergement et l’accompagnement d’adultes et de familles en difficultés psychosociales mais aussi des personnes morales ou physiques actives dans le domaine de l’aide et de l’accueil de personnes en grande précarité sociale.

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