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Les sans-abris à la merci du couvre-feu et d’un reconfinement

Déjà frappés de plein fouet par la première vague de Covid-19, les SDF redoutent l’arrivée de la deuxième. Une situation qui les impacte déjà de façon concrète, avec des difficultés supplémentaires par rapport au printemps dernier.

Ce sont déjà les personnes parmi les plus fragiles de notre société. Et avec la crise actuelle, les sans-abris sont encore plus démunis. C’est le constat que font des représentants de la Croix-Rouge. La menace d’un reconfinement serait un coup extrêmement dur et même sans cela, les mesures déjà prises par les autorités ont grandement affecté le quotidien des SDF.

Les sans-abris, victimes collatérales des nouvelles mesures sanitaires

Ces derniers jours, le niveau de vie déjà extrêmement bas des SDF en a encore pris un coup. D’une part, il y a le couvre-feu édicté pendant la nuit. En théorie, il ne devrait y avoir personne sur l’espace public et une interdiction totale de se déplacer. «Mais pour les sans-abris, que voulez-vous qu’ils fassent pendant cette période?», s’exclame Luc Swysen, président de la section locale de la Croix-Rouge à Auderghem. Il note que même lors de la première vague, les SDF n’ont pas eu à faire face à cette difficulté-là. D’après lui, les policiers devraient globalement comprendre leur situation, ce qui n’empêche pas que certains agents se montrent plus sévères que d’autres. C’est ce qu’a pu constater la RTBF en filmant une patrouille face à une personne sans domicile fixe. «Si vous restez dehors pendant le couvre-feu, ça va vous causer des problèmes», lui explique une policière.

Une autre décision a impacté directement les SDF: la fermeture des restaurants et des bars. «En temps normal, ils reçoivent des aides alimentaires des restaurateurs et des chaînes de fast-food et peuvent s’y rendre pour aller aux toilettes. Aujourd’hui, ce n’est plus possible. C’est pour cela qu’ils nous demandent beaucoup plus de papier toilette et de désinfectants pour les mains», fait savoir Luc Swysen.

Et évidemment, dans un tel contexte de rebond épidémique, il y a moins de passants, avec là aussi un impact très concret sur le sans-abrisme. «Le seul revenu de ces personnes-là, c’est la manche. Mais vu qu’il y a beaucoup moins de piétons et que la crise touche tout le monde, les sans-abris reçoivent indéniablement moins. Donc si avant ils pouvaient espérer se payer une nuit à l’hôtel, ce n’est plus faisable aujourd’hui».

Les associations bien en peine pour aider efficacement

Du côté des structures d’aide, le renforcement de l’épidémie n’est pas non plus une bonne nouvelle pour leur fonctionnement. Pour respecter les mesures gouvernementales, certains centres d’accueil doivent déjà adopter des stratégies contraignantes pour qu’un maximum de monde reçoive à manger, notamment basées sur des formules de take away. Certains bâtiments doivent faire des roulements pour accueillir un nombre limité de personnes à la fois.

L’importance de ce cadre sanitaire est d’autant plus cruciale pour les sans-abris que ceux-ci sont plus exposés au Covid-19 que le reste de la population. Selon Nicolas Dauby, spécialiste en maladies infectieuses au CHU Saint-Pierre, «le risque d’être hospitalisé pour Covid-19 est trois fois plus élevé chez les personnes sans domicile fixe», comme il l’explique à la RTBF. En France, le président du Conseil scientifique a même estimé que 40% des SDF parisiens étaient contaminées. Une raison supplémentaire pour que les centres d’accueil fassent attention. Un centre entièrement dédié aux SDF touchés par le Covid-19 a d’ailleurs été mis en place par la Croix-Rouge.

Et comme le fait remarquer Luc Swysen, cette problématique pèse particulièrement sur les épaules des sans-abris. «Déjà en temps normal, l’accès aux soins est compliqué lorsqu’ils sont malades. En situation de précarité, il faut toujours faire des choix, entre manger et se soigner par exemple. À cela, il faut ajouter que quand on est dans la rue, il est épuisant de devoir être en quête d’un repas et d’un lit tout en ayant la crainte d’une agression. Ce sont des situations très pénibles».

Le Plan Hiver mis à mal par un potentiel reconfinement

C’est dans ce contexte que vient d’être déclenché le Plan Hiver. Une aide bienvenue au vu de la situation, même si elle doit être entièrement déployée au fur et à mesure des semaines à venir. «La première vague est survenue au printemps, quand il faisait beau voire caniculaire pour la période. Mais ici, le mauvais temps va s’ajouter aux difficultés», précise Nancy Ferroni, porte-parole de la Croix-Rouge en Belgique.

Comme l’explique cette dernière, le Plan Hiver devrait permettre d’avoir des centres accueils un peu partout. Cela rendra possible l’accès à toute une série de services, comme des bars à soupe, des douches, etc. En revanche, si la réunion de comité de concertation de vendredi prochain décide de serrer à nouveau la vis sanitaire, cela pourrait remettre tout à plat. «On craint qu’un reconfinement ne permette plus à ce réseau de fonctionner. La situation des sans-abris pourrait fortement empirer et l’avenir est très incertain, surtout que les centres ouverts en urgence lors de la première vague ont fermé avec le déconfinement. Or lors d’un hiver normal, il n’y a déjà pas assez de places pour accueillir tout le monde, en particulier à Bruxelles où notre centre d’accueil de 250 places est complet», s’inquiète Nancy Ferroni.

Réaugmenter le nombre de places offertes aux sans-abris pourrait être une des solutions pour faire face à ce scénario. Pour l’instant, 570 personnes sont hébergées de cette façon à Bruxelles mais lors de la première vague, ce chiffre était de 950. Il faudra en tout cas trouver quelque chose. Et cela, c’est sans compter que la crise n’a sûrement pas aidé à faire baisser le nombre de SDF en Belgique.

 

Source : Moustique.be

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Temps de lecture : 3 minutes

L’ASBL AMA

Créée en mai 1968, la Fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri (AMA) fédère des institutions assurant l’accueil, l’hébergement et l’accompagnement d’adultes et de familles en difficultés psychosociales mais aussi des personnes morales ou physiques actives dans le domaine de l’aide et de l’accueil de personnes en grande précarité sociale.

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