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Notre dossier sur les sans-abri de Tournai: «Oui, je fais la manche je n’ai pas le choix…», nous confie Kinkin

Kinkin, Christian, Henri. Trois prénoms. Trois êtres humains. Les deux premiers ont vécu dans la rue à Tournai, mais s’en sont sortis notamment grâce au « Brasero », un abri de jour. Le troisième y est toujours. Des SDF, des sans-abri, comme on dit. Ils nous racontent leur histoire, leurs galères. « Dites aux gens qu’on n’est pas là pour les agresser, mais pouvoir vivre tout simplement. C’est pas parce qu’on est à la rue qu’on est des crapules ou des ordures », résume Kinkin, le premier que nous avons rencontré.

Kinkin a 38 ans. Sa vie a basculé après une rupture. « Mes gros ennuis ont commencé en 2009 quand ma copine m’a quitté. Nous avons eu une fille qui va avoir 11 ans mais que je ne vois plus. Cela fait un trou, un vide. J’ai perdu mon emploi de couvreur », raconte-t-il. « J’ai perdu mes parents. J’ai vécu trois mois chez ma sœur mais qui était malade. Je n’ai pas voulu rester. J’ai une autre sœur et un frère qui ne me regardent quasiment pas. J’ai tout perdu. Tout. J’ai galéré de 2009 à 2016. J’ai eu des petits appartements entre deux, mais j’ai vécu dix mois dans la rue ».

Où dormiez-vous ?

Dans les banques, à droite, à gauche, à l’abri de nuit, en tente, dans des squats. C’était la débrouille, quoi. Le froid, c’est très dur.

Et le regard des autres ?

Lorsque je fais la manche, je ne m’adresse pas aux gens, car je sais que cela les ennuie. Je suis timide. Le pire, ce sont les riches : ils ne comprennent pas pourquoi on fait ça. On a très rarement une pièce d’une personne riche. Généralement, les gens qui donnent sont des petites gens, des gens qui sont au CPAS, au chômage, des ouvriers.

Des insultes ?

On m’a traité de fainéant alors que je suis malade. Il y a des doigts d’honneur, des réflexions qui font mal. Le plus dur, c’est quand vous dites bonjour à quelqu’un et que la personne vous regarde des pieds à la tête et ne vous répond pas. Le regard des gens a aussi changé depuis les mesures de M. Delannois (bourgmestre ff qui avait pris un arrêté sur la mendicité, cassé depuis, NDLR). Il nous prend vraiment pour de la m… et veut nous mettre en prison, carrément .(Il s’agissait d’une arrestation administrative de maximum 12 heures, pas d’un emprisonnement, NDLR). Beaucoup m’ont dit que c’était honteux et qu’ils ne voteront plus pour lui.

Retrouvez notre dossier sur les sans-abri de Tournai et la structure d’accueil de jour, Brasero, dans notre édition numérique (dont vous pouvez bénéficier de la gratuité pendant deux mois)

http://www.sudinfo.be/1986673/article/2017-11-13/notre-dossier-sur-les-sans-abri-de-tournai-oui-je-fais-la-manche-je-n-ai-pas-le

L’ASBL AMA

Créée en mai 1968, la Fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri (AMA) fédère des institutions assurant l’accueil, l’hébergement et l’accompagnement d’adultes et de familles en difficultés psychosociales mais aussi des personnes morales ou physiques actives dans le domaine de l’aide et de l’accueil de personnes en grande précarité sociale.

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